A la découverte du métier de… kinésithérapeute au sein de la WTA, avec Erin Cubick

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Nouvel épisode dans ma série d’interviews permettant de découvrir le travail des personnes qui évoluent autour des joueurs et joueuses de tennis. Après le métier de PR manager et celui d’arbitre de chaise, j’ai décidé de m’intéresser au métier de kinésithérapeute, aussi connu sous le nom de physio ou trainer. Souvent oubliés et dans l’ombre, ces personnes effectuent pourtant un travail aussi passionnant qu’important pour aider les athlètes à atteindre la performance optimale. Et pour en savoir plus sur le métier de kinésithérapeute, je tiens à remercier chaleureusement la WTA et Erin Cubick, responsable du département de la Science du Sport et de la Médecine au sein de la WTA d’avoir pris le temps de répondre à mes questions afin de vous faire découvrir son métier.

Tout d’abord quelles sont les missions d’un kinésithérapeute à la WTA ?
Au sein du département de la Science du Sport et de la Médecine, nous offrons à tous nos athlètes la meilleure qualité et les plus complets des soins, avec un accent mis sur la prévention. Nous nous efforçons de minimiser les blessures, de promouvoir la sécurité globale, la santé, et le bien-être, et d’aider les athlètes à atteindre la performance optimale. Guidé par cette philosophie, le département de la Science du Sport et de la Médecine contribue à la position de leader de la WTA au niveau mondial pour le sport féminin.

A quoi ressemble une journée typique sur le circuit ?
Dans la matinée, le staff du département de la Science du Sport et de la Médecine se réunit pour discuter de tous les athlètes qui jouent un match ce jour-là. Nous parlons aussi de toutes les joueuses qui ont un souci médical pertinent que nous devons aborder. Nous commençons notre journée dans la salle de soins 1 heure avant le début du premier match. Durant cette heure, nous préparons nos athlètes à aller sur le court. Nous nous assurons que les besoins de chaque athlète soient respectés et qu’ils soient échauffés, strappés si besoin, et préparés pour leur match. Nous vérifions également les courts pour nous assurer qu’ils sont préparés avec des boissons pour sportifs, des sacs de glace, et des serviettes de glace. De retour dans la salle de soins, des boissons de récupération, des bains de récupération et des bandages sont stockés. Tous les athlètes sont les bienvenus pour recevoir des traitements 1 heure avant le début du premier match et ce jusqu’à ce que le dernier match soit terminé. Tout au long de la journée, nous évaluons et traitons toutes les blessures ou maladies que présentent les athlètes. Nous travaillons directement avec notre équipe de base et les masseurs locaux. Quand cela est nécessaire nous consultons l’un de nos médecins du tournoi pour une nouvelle évaluation. Dans la soirée, lorsque les matchs de nuit sont en cours, nous sommes souvent moins occupés à travailler avec les athlètes, ce qui nous laisse le temps de reconstituer les stocks dans la salle de soins et d’écrire nos notes quotidiennes sur les traitements donnés. C’est aussi le moment idéal pour contacter nos familles et nos amis qui peuvent être à l’autre bout du monde.

Vous voyagez beaucoup tout autour du monde avec la WTA… combien de temps passez-vous loin de chez vous ?
Le calendrier de voyage de chaque membre du staff varie, mais nous devons généralement travailler sur entre 10 et 15 tournois dans l’année. Cette couverture permet d’avoir une continuité dans les soins pour les joueuses de la WTA. C’est aussi une bonne opportunité de voir de nouveaux endroits dans le monde que nous n’aurions pas eu la chance de voir autrement.

Comment est l’atmosphère dans la salle d’entrainement… plutôt formelle ou plus amicale ?
Nous avons un environnement très convivial dans la salle de soin, tout en conservant une approche professionnelle et clinique. Nous avons une politique de porte ouverte et les athlètes affichent généralement une franche camaraderie avec leurs concurrentes dans la salle de soins. Nous apprécions d’apprendre des choses à propos des familles et des amis des joueurs autant qu’à propos de ce qu’ils aiment faire durant leur temps libre.

Quelques fois les joueuses ont de graves blessures et sont obligées d’abandonner ou déclarer forfait… comment gérer vous ce genre de situation ?
Les blessures peuvent être une situation difficile à surmonter. Notre principale préoccupation pour les athlètes est leur sécurité, leur santé, et leur bien-être. Nous nous efforçons de minimiser les blessures et d’aider les athlètes à atteindre la performance optimale. Cependant des blessures arrivent et quelquefois les athlètes doivent se retirer ou déclarer forfait. Nous aidons les athlètes à prendre les meilleures décisions concernant les traitements à suivre afin qu’ils puissent revenir jouer en toute sécurité et à leur meilleur niveau la prochaine fois qu’ils seront sur un court.

Quelles sont les principales blessures dues au surmenage que vous voyez?
Le tennis est un sport répétitif qui peut conduire à des blessures dues au surmenage. Nous observons de près les tendances et éduquons les athlètes sur la préparation à la surface et la périodisation. Par exemple, le jeu sur terre battue peut entraîner des échanges plus longs, qui nécessitent une stabilisation des membres supérieurs et de l’endurance. Les courts en gazon exigent des joueurs de descendre bas sur les appuis car la balle rebondit moins, nécessitant une stabilisation des membres inférieurs et du dos, de l’endurance et de la flexibilité. L’éducation est la clé car les joueurs modifient leur programme d’entrainement afin d’atteindre des performances optimales tout au long de la saison. La périodisation est composé de quatre phases: la préparation, l’avant compétition, la compétition, et le repos actif. Nous avons un excellent outil appelé ScheduleZone où les athlètes peuvent planifier l’ensemble de leur saison avec leur entraîneur. Ils peuvent entrer dans les tournois qu’ils envisagent de jouer aussi bien que les jours d’entrainement, les jours de repos et les jours de voyage. L’outil va alerter les joueurs des considérations qu’ils doivent prendre en compte lors de la planification de leurs horaires telles que les changements de surface, les changements d’altitude, et les changements de fuseau horaire. En suivant un plan d’entrainement basé sur la périodisation, cela diminue le risque de blessure pour l’athlète, de maladie, le stress, l’ennui, et l’épuisement professionnel. Nous formons également les athlètes sur les stratégies de récupération et de restauration et soulignons qu’elles permettent une journée complète de repos par semaine.

Et pour finir, kinésithérapeute pour la WTA, diriez-vous que c’est un métier de rêve ?
C’est sans aucun doute un métier de rêve d’être kinésithérapeute pour la WTA. Nous avons tous une passion pour aider les gens et vouloir qu’ils aillent mieux. Cc’est un sentiment incroyable quand nous pouvons aider les joueurs à atteindre leur objectif d’être performant sur le court. Nous arrivons à combiner cela avec le fait de rencontrer beaucoup de nouvelles personnes qui sont tout aussi passionnées par leur carrière, d’être entouré de gens qui adore le tennis, et de parcourir le monde.

9 réflexions au sujet de « A la découverte du métier de… kinésithérapeute au sein de la WTA, avec Erin Cubick »

  1. Merci !!! C’est un vrai plaisir de partager se genre d’article 🙂 Et ça fait encore plus plaisir quand les gens trouve ça utile et intéressant 🙂

    # Très intéressant en effet 😉 Continue comme ça, t’es le seul à faire des articles de qualités. Les skyblogueurs (moi inclus, n’avions jamais fait d’articles de la sorte quand nous étions actifs)

  2. Par contre la semaine prochaine je publierai une interview/article d’une joueuse que tu apprécies tout particulièrement 😉

    # Oh j’ai hâte ! ^^ Merci beaucoup

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